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Minikonf Chine

Minikonf - 10/03/2009 - Polytech Sophia-Antipolis

Notes prises lors de la présentation. Aucune garantie d'aucune sorte de la part du rédacteur des présentes notes Cool

Se développer en Asie : Chine, marché et modalités d'approche

Intervenant : Yann Staraci - consultant attaché à Natexis - environ 13 personnes présentes.

La Chine : 17 fois la France en surface, deux fois l'Union Européenne. 1,3 milliards d'habitants = 20% de la population mondiale.

40% de la population est urbaine. 180 villes font plus de un million d'habitants. Il y a 750 millions d'actifs.

PIB : 3500 milliards en 2007 : troisième rang mondial. Taux de chômage : de 4 à 5%. Inflation : environ 6%.

Clients : USA, Japon, Corée... Allemagne... Fournisseurs : Japon, Corée... USA...

Le revenu par habitant a été multiplié par 2,5 depuis 2000. 20% de la population peut acheter une voiture. 10% (?) de Chinois possèdent un revenu supérieur au revenu moyen français.

Grandes disparités : revenu annuel moyen à Shenzhen : 2700 € - à Shanghaï : 1850 € - à Shengdu (?) : 1500 €. Revenu annuel rural : 350 €. Revenu annuel urbain : 4 fois ce chiffre.

Les Chinois épargnent 20 à 25% de leurs revenus.

Main d'oeuvre abondante, compétitive. Coût des énergies modéré. Infrastructure de premier ordre (autoroutes, téléphone, internet...)

Economie planifiée, au moyen de plans quinquennaux. Evaluation constante de l'avancement du plan en cours. Nous sommes actuellement dans le 11ème plan (2006 - 2010). Priorités : agriculture, PME, environnement, R&D.

La Chine est l'un des derniers relais de croissance du monde. PIB = +9,7% en 2008 (France : 0,8% - Inde : 7,8% - Brésil : 5,2%). Pour 2009 : +8,5% ? (France : -0,5% - Inde : +6,3% - Brésil : +3,0%).

Pour la crise, plan de relance de 600 milliards de $ (USA : 675 - France : 37). 

Aides fiscales aux entreprises. Plan tourné vers l'investissement : infrastructures, logement social, environnement, R&D.

La France et la Chine

Présence française très faible. Neuvième client, cinquième fournisseur (?). La France est le 33ème investisseur en flux, le 22ème en stocks. 850 entreprises françaises ont réalisé 1800 implantations. Le chiffre d'affaires français local (en Chine) est deux fois et demi moins que celui réalisé par les entreprises depuis la France.

Première vague d'implantations françaises dans les années 90. Puis deuxième vague, avec les PME, après l'entrée de la Chine dans l'OMC (années 2000).

Première zone : est (Shanghaï), qui représente la moitié des implantations françaises.

Deuxième zone : Pékin (raisons : présence du pouvoir central, accès au nord-est).

Troisième zone : Guangdong (avec Canton).

Hong-Kong est plus tourné vers l'Asie du sud-est que vers la Chine.

Présence française modeste, mais considérée par les sociétés concernées comme ayant une importance stratégique : il s'agit d'un relais de croissance.

Principales motivations d'implantation :

  • vendre
  • produire
  • acheter
  • innover

La production locale est très faiblement exportée. Egalement peu d'exportations vers l'Asie du sud-est, aujourd'hui, mais cela devrait évoluer.

La Chine est incontournable pour le sourcing : textile, habillement, biens de consommation courante.

S'implanter

S'implanter n'est pas facile. La politique d'accueil est de plus en plus sélective (pour des raisons principalement idéologiques).

Il y a des risques, liés au partenariat avec un partenaire local, à la propriété industrielle, aux ressources humaines. Exemple de Danone, avec partenaire qui monte structure en parallèle, sur même activité, en copiant. Exemple assez fréquent.

Il y a souvent des divergences de fond : le Chinois est tourné vers le court terme, le Français vers le long terme.

Les règles et lois existent, mais sont souvent peu appliquées par l'administration.

Il est donc difficile de trouver un bon partenaire. Mais il faut en trouver un.

Il est possible de créer une filiale à 100%. Mais la gestion locale n'est pas toujours facile (question de moyens). On revient donc aux joint-ventures. Ces dernières permettent en effet l'apport de ressources financières, par le partenaire local, pour un marché qui est énorme.

Propriété industrielle

La copie illégale est en croissance, dans tous les secteurs. La contrefaçon est souvent issue du partenaire lui-même, pas des concurrents.

Les transferts de technologies sont de plus en plus une obligation. Ils sont souvent assez bien gérés. Le Français doit garder une longueur d'avance sur son partenaire, par exemple en conservant de la R&D en France ou en Europe.

Ressources humaines

Le taux de rotation est très élevé, et les salaires à la hausse. Le problème numéro un est donc d'embaucher, et de conserver, un personnel fiable.

Augmentation des salaires  en 2007 : 10%. En 2008 : 15%.

Malgré cela, les entreprises étrangères renforcent leur présence.

La crise

La Chine est un marché dual : d'une part le marché intérieur, d'autre part le marché à l'exportation à partir de la Chine.

La crise frappe en Chine également. Mais les entreprises considèrent qu'elles n'ont pas le choix, et que leur implantation est stratégique pour leur avenir.

Chute des exportations : entre 30 et 50%. Chute des ventes intérieures : environ 10%.

Mais il est considéré qu'il est moins risqué d'être présent en Chine, que d'en être absent.

S'implanter en pratique

Toutefois, avant de s'implanter, il faut répondre à de nombreuses questions : objectifs d'une présence ? quelles sont les autres alternatives ? où s'implanter ? quels sont les points importants ? comment recruter ? quels sont les niveaux de salaires ? sous quelle forme juridique s'implanter ? quelles sont les procédures ? quelles sont les contraintes réglementaires ?

Dans un premier temps,  il est possible de passer par un intermédiaire. Mais il est difficile d'évaluer ce dernier (quel est son portefuille client ?) Un bureau de réprésentation permet un contrôle, mais ne peut pas vendre ni facturer. Joint-venture, bien sûr. Et depuis 2005, il est possible de créer des sociétés de trading.

Pour les douanes, un conseiller douanier pour l'Asie est disponible à l'Ambassade de France en Chine.

Natexis a un bureau (30 personnes) à Hong-Kong, avec antennes à Shanghaï et à Pékin. Ils font du business development, du business engineering et du business management. De plus en plus de clients.

Questions / réponses

Quelles sont les différences culturelles qui peuvent gêner ?

La Chine est en fait un ensemble de plusieurs pays. Il y a de grosses différences dans le comportement des acheteurs, selon la région. Manque de fiabilité dans le comportement. Pas d'expression de l'attente, au départ. D'où la nécessité d'avoir un guide local.

Peut-on envisager de produire pour exporter vers l'Europe ?

Non. Il est trop compliqué de délocaliser en Chine. Par contre, produire pour la Chine est OK.

Exemple du fabricant chinois de vélos qui installe une usine en Europe, pour servir le marché européen.

Innovation ?

Oui. Le gouvernement chinois met l'accent sur l'innovation. Les gens sont bien formés (universités).

Exemple de la qualité de l'industrie pharmaceutique, qui s'est mise à niveau très rapidement.

Inde ?

Un responsable Indien a récemment affirmé que l'Inde allait battre la Chine car :

  • tous les Indiens parlent anglais
  • l'Inde fournit son propre marché intérieur
  • l'ensignement est de très bonne qualité

S'implanter pour des technologies avancées ?

Faire un tour en Inde avant. Il est peut-être plus faciel de s'entendre avec des Indiens, qui ne "feront pas d'enfant dans le dos".

Qualité ?

Il faut avoir quelqu'un sur place qui vérifie.

Apprendre le chinois ?

La question peut se poser. Le niveau de maîtrise en l'anglais en Chine n'a pas beaucoup avancé ces dix dernières années.